Début janvier, Donald Trump repostait sur Truth social - sans faire de commentaire – cette vidéo de Jeffrey Sachs, dans laquelle ce dernier décrivait sans fard l’influence d’Israël sur la politique américaine au Moyen-Orient.
Revenant sur les interventions en Syrie et en Irak, l’éminent professeur à l'Université de Columbia rappelait alors:
Depuis 1995, Netanyahou défend la théorie selon laquelle la seule façon de se débarrasser du Hamas et du Hezbollah est de renverser les gouvernements qui les soutiennent. Il s'agit de l'Irak, de la Syrie et de l'Iran
«Aujourd'hui encore, il essaie de nous faire combattre l'Iran», lançait il sans savoir à quel point ses propos seraient prémonitoires.
Et d’insister sur les récits donnés à la presse (qui les restransmet tels quels au public) pour vendre ces guerres qui visent le changement de régime; des armes de destruction massives en Irak au méchant Bachar el-Assad en Syrie.
«Ce n’est pas [la défense de] la démocratie. C’est un jeu. Et c’est un jeu de narratifs.»
Aujourd’hui, le jeu est donc celui du nucléaire iranien, dont Benjamin Netanyahou a posé les bases depuis 30 ans. L’objectif lui est toujours le même: le changement de régime.
La question est de savoir pourquoi Donald Trump accepte-t-il de se laisser mener aussi ouvertement en bateau? Et ce alors que Tulsi Gabbard - patronne du renseignement américain qu’il a lui-même nommée dans son combat contre l’Etat profond - déclarait il y a 3 mois:
«La Communauté du renseignement continue d'estimer que l'Iran ne construit pas d'arme nucléaire et que le guide guide suprême Khamenei n'a pas autorisé le programme nucléaire qu'il a suspendu en 2003.»
Alros que l’AIEA vient de déclarer qu’il n’y avait «aucune preuve que l’Iran soit en train de faire une effort systémique pour obtenir [l’arme atomique].»
Alors qu’en agissant ainsi, il est en train de se couper définitivement de sa base, en témoigne le travail toujours aussi pertinent de Tucker Carlson sur le sujet.
Donald Trump, qui se rêvait en homme de paix, demande désormais la «capitulation inconditonnelle» de Téhéran. A défaut, le Pentagone laisse entendre qu’un conflit direct et des troupes au sol sont envisageables à court terme.
Autrement dit, le président américain fait du George Bush en Irak, du Barack Obama en Syrie. Précisément ce qu’il combattait et ce contre quoi il a été élu. C’est le retour triomphal des néoconservateurs.
A moins d’un revirement spectaculaire, il vient d’enterrer le trumpisme.
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