Fervent opposant à toute intervention militaire américaine en Iran - et ailleurs - le journaliste Tucker Carlson, trumpiste de la première heure, a mis les pieds dans le plat:
en cuisinant délicieusement le sénateur Ted Cruz sur ses liens avec l’AIPAC, il a souligné l’incompatibilité évidente entre le soutien inconditionnel à Israël et le projet affiché du président américain: l’«Amérique d’abord».
«Vous ne semblez pas très à l’aise», fait-il ainsi remarquer à un Cruz en train de se noyer, qui, après s’être fait démolir sur ses (pseudo)-arguments théologiques, tente très laborieusement d’expliquer que l’AIPAC est un «lobby américain».
Mais alors, «quel est le niveau de contact entre les dirigeants de l'AIPAC et le gouvernement israélien? Y a-t-il une coordination entre le gouvernement israélien et l'AIPAC?»
Des questions légitimes à l’endroit du plus puissant lobby des Etats-Unis qui arose tous les élus du Congrès (vidéo), au moment où Israël veut entraîner Washingtron dans une guerre qui pourrait être mondiale.
Vaincu par KO, Ted Cruz essaie bien de s’en sortir avec une accusation d’antisémitisme sans grande saveur, mais c’est bien Tucker Carlson qui laisse à ces millions auditeurs (trumpistes) matière à réfléchir.
«Pourquoi l’AIPAC n’est-il pas enregistré comme un lobby étranger ?»
Oui, pourquoi? D’autant qu’en novembre 1962, l'administration Kennedy avait ordonné à l'American Zionist Council (AZC) de s'enregistrer en tant qu'agent étranger en vertu du Foreign Agents Registration Act (FARA).
Parce qu'il était financé par l'Agence juive pour Israël et qu'il agissait donc au nom d'Israël.
Deux mois plus tard, le fondateur de l’AZC, Isaiah Kenen, établissait le Certificat d'incorporation de l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), une antenne de son organisation, qu’il n’enregistrera jamais comme agent étranger.
Après des mois de discussions, le département de la Justice - aux ordres de Lyndon B. Johnson après l’assassinat de Kennedy - a simplement fini par retirer sa demande.
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